As-tu déjà entendu parler du Shinrin-yoku?
Après des mois d’hiver confinés, le besoin de vert, de nature, commence à se faire vraiment ressentir, et pour moi, il peut même devenir assez vital.
Et ça tombe bien, parce qu’aujourd’hui j’ai envie de te parler du Shinrin-yoku, cette pratique médicale reconnue au Japon pour ses multiples bienfaits qu’on appelle aussi la sylvothérapie ou le bain de forêt.
Ni ésotérique ni magique, le Shinrin-yoku a même les racines bien ancrées dans la terre et t'invite à faire de même.
Concrètement, comment se passe un bain de forêt?
L'objectif de cette pratique est clair : il s’agit de nous (hyper) connecter avec la Nature par le biais d’une marche dans la forêt en pleine conscience. On porte son attention sur les chemins empruntés, les arbres et les roches que l’on peut toucher, on peut s’allonger au sol, observer les détails comme les différentes nuances de verts, ainsi que ses sensations tout au long de l'expérience. L’idée c’est d’utiliser ses cinq sens à fond et d’être entièrement présent.
Méditer au son des oiseaux, se laisser enivrer par l'odeur de la mousse humide et des essences de sapin… cette vision n’est-elle pas déjà apaisante par sa simple évocation?
Voyons voir... Quelle est la dernière fois où tu as vraiment regardé un paysage, écouté un oiseau chanter, respiré l’odeur d’une fleur, caressé un tronc d’arbre ou croqué dans un fruit?
Fait prouvé et non perché, se rapprocher de la Nature permet de se reconnecter à soi-même, de se libérer du stress et de renforcer son système immunitaire. Cela permet aussi d’améliorer la qualité de son sommeil et sa pression artérielle.
Comment expliquer les effets du Shinrin-yoku?
L’une des explications est la présence de phytoncides dans l’air de la forêt. Cette molécule produite par les arbres, que l’on appelle communément « huile essentielle », a la capacité de stimuler le système de régénération des cellules et de faire baisser les hormones du stress. En inspirant l’air de la forêt, on profite des bienfaits de ces molécules.
Lors de ces promenades, le système nerveux parasympathique -qui ralentit les fonctions de l'organisme dans un objectif de conservation de l'énergie- est stimulé, alors que le système sympathique -qui s’active en cas de stress- est atténué. Ce rééquilibrage du système nerveux permet ainsi de baisser le taux de cortisol (l’hormone du stress).
Et en attendant l’excursion hors de la ville?
Une balade dans un parc apporte déjà un bel effet relaxant (même s’il faut noter qu’il sera moins puissant qu’en forêt et que le travail sur le système immunitaire sera moins bénéfique).
Autre possibilité en hiver ou quand on habite en ville : on peut se créer une petite forêt intérieure avec quelques plantes et éléments rapportés de la forêt… Cela peut déjà avoir un bel impact sur notre bien-être, surtout si on diffuse aussi des huiles essentielles de conifères qui vont libérer les mêmes phytoncides qu’en forêt, et si on écoute une playlist de sons des bois.
La petite histoire du Shinrin-yoku
C’est au début des années 1980 que le ministère japonais de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche inventa le terme « Shinrin-Yoku » (littéralement « Prendre l’atmosphère de la forêt »), pour inciter les citoyens à faire des promenades en forêt.
Dans les années 90, l’affaire est prise très au sérieux et des chercheurs japonais font des études avancées sur les effets physiologiques de la sylvothérapie. De nombreux tests sont effectués sur des volontaires et les résultats sont enthousiasmants : après seulement 40 minutes de marche, les participants voient leur niveau de stress, leur rythme cardiaque et leur pression artérielle diminuer.
Et on sait aujourd’hui qu’une marche de deux heures dans un bois a des effets positifs pour environ une semaine… alors ça vaut la peine d’essayer, non?
